Vacance(s)
Anne Lauroz, Engin Aycicek, Jean-Benoit L'Héritier
2018 - 27 min - Video Full HD - Couleur - France

La première scène du film est un cours préambule : un homme débobine une K7 magnétique, il tire les bandes, joue avec le vent qui chante. C’est la mémoire qui est interrogée ici, avant le titre lui-même : Vacance(s).
Le film commence avec une narration simple, ce sont quelques mecs, qui viennent passer quelques jours dans une maison isolée d’un lieu dit : Bahia Inutil, en Patagonie.
Se déroule une série d’actes du quotidien, il fait beau, on regarde les réserves d’eau, on se bourre la gueule et : qu’est ce qu’on fout là ?
C’est avec des tâches domestiques et autres activités que ces hommes, peu à peu, vont se familiariser avec l'environnement. Ils coupent du bois et la tronçonneuse déchire le bruit du vent. Ils jouent aux fléchettes, s’engueulent, réparent la maison, font de la musique, cuisinent et se prennent dans les bras. La maison est une passoire. Ce paysage devient une espèce de laboratoire en ruine, un lieu d’expérimentations habité par les renards et des arbres à pousse lente.
Zoom sur la maison, dont un court résumé racontera l’histoire : elle est le dernier témoin d’une colonisation suisse improbable. Ici, dans ce lieu découvert par Magellan, elle a une fonction de miroir. À travers elle, se projette l’image des hommes, indistinctement mêlée à celle du paysage. Les acteurs naturels vent et mer se font plus sombres, il fait froid, il pleut et le papier peint se décolle. La cohabitation devient plus fragile, de cela va sourdre un rêve ou un cauchemar.
Ces quatre étrangers se font le jouet d’un inconscient collectif qui les dépasse. Depuis la banalité vers l’étrangeté, il y a eu un glissement.



Auteur-Réalisateur : Anne Lauroz, Engin Aycicek, Jean-Benoit L'Héritier
Image : Engin Aycicek
Son : Engin Aycicek
Montage : Anne Lauroz
Producteur délégué : Mains d'œuvres

Distribution


Distributeur : Mains d'œuvres
Disponible au Club du doc