troisviesunecorde
Trois Vies et une corde
Henri Storck
1933 - 33 min - 35 mm - Noir & Blanc - Belgique

"Un argument très simple : trois alpinistes font une ascension du Mont Blanc. Cette situation permet d'aborder les dangers de la montagne : les avalanches, les crevasses, le brouillard, l'escalade des rochers, l'encordage, etc. Mais tout cela est magnifié, transcendé par une utilisation remarquable et forte du langage du cinéma. Un exemple, le début Hitchcockien : un plan sur une plaque recouverte de neige qui indique le lieu, un pano en plongée sur un horizon impressionnant, un homme ouvre la fenêtre d'un chalet,... les pieds en gros plan des alpinistes en marche. Cette efficacité du montage va être utilisée pour faire de ce film un hymne à l'homme, à son rapport au monde et à l'espace, à la beauté de l'effort. Il n'y a pas de message volontariste mais une adéquation poétique et exaltante du geste à son but, d'un corps et de la maîtrise des éléments. Ce lyrisme est constamment soutenu par la musique polyphonique de Maurice Jaubert qui rythme la montée et la conquête d'un sommet. On retrouve là une efficacité et une esthétique du plan et du montage qui rappellent à la fois Vertov et Riefenstahl, cette double parenté excluant tout rapport à l'idéologie. Il n'y a ni pathos, ni mélodrame, ni beauté du plan pour le plan, ni message. L'esthétique n'est jamais coupée de l'éthique c'est-à-dire, pour un documentaire, elle est liée au vrai du sujet et au désir d'informer sans déformer. Les péripéties sont simples et justes mais deux récits de montagnards, un drame (le petit chat des neiges) et un épisode burlesque (l'alpiniste amateur) sont là pour rappeler qu'Henri Storck est le grand fictionnaliste de la nature." Fonds Henri Storck.



Auteur-Réalisateur : Henri Storck
Image : Georges Tairraz

Distribution


Distributeur : Fonds Henri Storck