La Forme d'une ville
Victor Oozeer, Lisa Swieton
2022 - 41 min - 35 mm & 16 mm & vidéo 2K - Couleur et Noir & Blanc - France

Notre film s’intitule "La forme d’une ville" d’après les vers du poème "Le Cygne" de Charles Baudelaire – "Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel)" – avec en tête la reprise de Jacques Roubaud pour son livre "La forme d’une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains".
Nous n’en avons gardé qu’un fragment, voulant laisser aux images et aux sons du film le rôle de faire le reste. Paris n’en est pas l’épicentre, c’est une autre ville, Saint-Étienne, filmée depuis l’invention du cinématographe. Sous l’impulsion de la municipalité stéphanoise, ce sont plus d’un siècle d’archives qui témoignent de la vie dans la métropole et sont conservées aujourd’hui par la Cinémathèque municipale.
Cette vision institutionnelle du territoire, datant majoritairement du XXe siècle, nous avons tenté de la détourner en saisissant ce qui débordait du cadre des intentions de la ville, comme la sensibilité des faiseurs d’images et de sons de l’époque, les différentes caméras et pellicules mises à leur disposition, les numérisations de la Cinémathèque qui se sont améliorées au fil du temps. Plusieurs histoires se superposent, celles de la ville, des outils qui l’ont immortalisé hier et de ceux qui tentent aujourd’hui de partager ces productions.
Comme Walter Benjamin nous l’enseigne dans son étude de Paris au XIXe siècle, il est nécessaire de porter un regard sur les germes de notre siècle dans celui qui le précède. Le XXe siècle voit éclore le cinéma, premier siècle traversé par cette invention, invention qui en a elle-même enregistré les évènements : essor industriel, événements sociaux, mutations, banalité du quotidien, etc. Enregistrer images et sons est désormais une chose banale dans une société où le réseau social TikTok est devenu une évidence, mais le XXe siècle a vu naître cette histoire. Notre travail de sélection et de montage contient un geste pictural, les images sont retravaillées, les lumières affinées et les couleurs affirmées grâce à l’outil numérique de post-production. Il s’agît d’entretenir un rapport à la beauté, à la fascination, propre à l’image cinématographique primitive.
Le film refuse ainsi la rhétorique du commentaire pour proposer un parcours sensible construit par différentes strates d’images et de sons en lesquelles des générations d’hommes et de femmes se succèdent en rythmes, vibrations et couleurs.



Auteur-Réalisateur : Victor Oozeer, Lisa Swieton
Image : Victor Oozeer, Lisa Swieton
Son : Victor Oozeer, Lisa Swieton, Xavier Fontanier
Montage : Lisa Swieton, Victor Oozeer
Musique originale : Victor Oozeer, Lisa Swieton
Producteur délégué : Victor Oozeer
Coproducteur : Lisa Swieton

Distribution


Distributeur : Victor Oozeer, Lisa Swieton