À propos d'un été
Hernán Rivera Mejía
2012 - 127 min - Mini DV & HD - Couleur et Noir & Blanc - France

"Jean Rouch : Autrement dit, nous avons voulu faire un film d’amour et on aboutit à un film d’indifférence, en tout cas dans lequel… non, pas d’indifférence…
Edgar Morin : non, les gens réagissent…
Jean Rouch : de réaction et de re-action qui n’est pas forcement une réaction sympathique…
Edgar Morin : c’est la difficulté de communiquer quelque chose. Nous sommes dans le bain… "
"Sur cette conclusion empreinte de déception, le sociologue Edgar Morin et le cinéaste-ethnologue Jean Rouch , signaient en 1960 la fin de leur aventure "Chronique d’un été".
Une aventure cinématographique et humaine qui marquera fortement, par ses innovations techniques et narratives, le cinéma français, et le cinéma tout court. Avec une dynamique de travail assez révolutionnaire pour l’époque, une sorte de "work in progress" mis en abîme, des personnes d’âge et d’origine diverses s’expriment, parfois sur le ton de la confession, sur les questions de la vie, l’amour, le travail, la réalisation personnelle, la soumission ou la révolte, le bonheur en fin de compte.
Sur le plan éthique ou déontologique, le film laissera aussi de fortes empreintes : on n’avait jamais auparavant filmé des personnes s’exprimant sur leur vie de façon si intense et sincère sans tomber dans le voyeurisme. Et cela parce que les auteurs n’étaient pas seulement des meneurs de jeu, ils étaient également impliqués en tant que protagonistes dans la quête, les questionnements et les débats tout au long du film.
Porté par l’idée que ce film, compte tenu de toutes les questions qu’il soulève tant sur le plan cinématographique que sociologique, se révèle d’une actualité surprenante, on a voulu quarante ans plus tard revoir avec les mêmes protagonistes cette expérience unique baptisée par ses auteurs "cinéma vérité" [...]
Dans un aller retour permanent entre présent et passé, ces témoignages vont se confronter mutuellement selon ce qu’ils évoquent, comme dans un jeu de miroirs, mais de miroirs brisés dont chaque morceau refléterait seulement une petite partie, dans une autre perspective ou sous un angle différent.
Ce film offre, sur le plan humain, les portraits de fortes personnalités, singulières chacune à sa manière. Et sur le plan cinématographique, il pose l’éternelle question concernant le réel : comment l’approcher ? Comment lui être fidèle ? Jusqu’où peut-on s’aventurer dans la mise en scène ? En somme, comment l’acte de filmer influe ou agit sur le réel."
(Hernán Rivera Mejia)


Distribution


Distributeur : Hernán Rivera Mejía
Distributeur non commercial : ADAV
Disponible au Club du doc

Distinctions

2014 - Images en bibliothèques, Paris (France) : Film soutenu par la Commission nationale de sélection des médiathèques
2012 - Festival International Jean Rouch, Paris (France) : Séance spéciale