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Les États généraux du film documentaire 2018 Docmonde

Docmonde


Si chaque film de cette sélection « Docmonde » est un regard sur le monde, une vue du monde observée de l’intérieur, chaque film est aussi un monde en soi. Les réalisateurs de ces films ont méticuleusement dessiné un territoire, un espace où porter leur regard. À chaque étape de la création, c’est bien la question de la limite qui se pose : baliser les repères à l’écriture, circonscrire un espace au tournage, construire au montage…
Mais rappelons les règles du jeu : dans cette sélection, les films que vous allez découvrir sont issus des programmes de formation à la réalisation documentaire organisés par différentes structures du Village documentaire de Lussas : le Master et les résidences de l’École documentaire, les résidences d’écriture d’Africadoc, Eurasiadoc et Doc Océan Indien. Alors que cette programmation présente essentiellement des premiers films, on y décèle déjà des cinéastes-auteurs, attentifs à partager ce qu’ils observent de leur place singulière. Chacun nous fait entrer dans son monde en créant les clés nécessaires pour nous permettre, à nous spectateurs, de le saisir. Les formes qu’ils utilisent révèlent l’étendue des possibles du cinéma documentaire. Rencontrer ces films, c’est aussi rencontrer des auteurs et leurs univers de création, et ces deux jours de programmation réserveront une place privilégiée aux discussions.
En découvrant ces films, des mondes s’ouvrent à nous : les terres oubliées du Gâtinais, sombres et nocturnes, arpentées par un groupe de jeunes hommes (Jusqu’à ce que le jour se lève de Pierre Tonachella) ; la nuit encore à Libreville, cette fois qui s’enroule autour de Christ, boxeur et témoin de son pays en mouvement (Boxing Libreville d’Amédée Pacôme Nkoulou) ; un petit village géorgien ensuite, à la frontière tchétchène, où grandissent Iman et Eva, pétillantes et curieuses, alors que le radicalisme musulman présent autour d’elles obscurcit déjà leur futur (Before Father Gets Back de Mari Gulbiani) ; la lave des volcans, la beauté et la rudesse de l’île de la Réunion où la langue créole des poètes fonkeur dévoile son Histoire métissée (Dann fon mon kèr de Sophie Louÿs) ; ailleurs, le cocon feutré, où le temps semble suspendu, de l’atelier d’un maître graveur à Kiev, à quelques mètres de la place Maïdan (Les Jours Maudits d’Artem Iurchenko) ; plus loin, ce sont les rues de Bujumbura où la violence, dans le sillage des manifestations contre le troisième mandat du président burundais en 2015, forcent le réalisateur à se séparer de sa famille devant l’acuité de ses images (Lendemains incertains d’Eddy Munyaneza)…
Ensemble, ces films tissent des liens évidents, qu’ils soient formels ou thématiques. C’est bien cela que nous offre ce programme : d’un continent à l’autre, embrasser le monde, dans sa pluralité, sa plus vaste diversité. Un voyage immobile attentif aux bruissements du monde. Sans se déplacer de cet îlot qu’est le village de Lussas, chaque année, depuis trente ans, pendant cette semaine des États généraux du film documentaire.

Madeline Robert


« Un film avec eux, pour aller chercher ce qui gronde dans l’oubli et les marges du territoire. »
Pierre Tonachella, au sujet de Jusqu’à ce que le jour se lève

« Je ressens très vite l’impérieuse nécessité de continuer à filmer la réalité de ce qui se passe dans mon pays pour la transmettre au monde. »
Eddy Munyaneza

« C’est de fouiller ce qu’il y a au fond du cœur et de nos tripes qui m’intéresse. »
Sophie Louÿs

« Avec ce film, je cherche à inscrire cet événement et ces gens qui le traversent dans une histoire plus large que le récit immédiat proposé par les images d’actualité. »
Artem Iurchenko


Débats animés par Madeline Robert.
En présence des réalisatrices/réalisateurs et des productrices/producteurs.