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Les États généraux du film documentaire 2018 Journée Scam

Journée Scam


« Debout(s) ». Debout et dansant.

C’est dans cet élan que la Scam sera présente aux côtés de Lussas pour cette trentième édition. Une présence en deux temps : le temps de la découverte de six films soutenus dès l’écriture par le dispositif « Brouillon d’un rêve », le jeudi 23 août, achevés depuis la dernière édition ardéchoise, puis le temps d’une « Nuit de la radio », le vendredi 24 août. Le Jour tombera, la Nuit se lèvera[1], sous les étoiles de Saint-Laurent-sous-Coiron.
La Scam fêtera à sa façon ce trentième anniversaire de Lussas, célébrant l’acte de filmer comme un acte d’amour et de résistance infinis, cette force vitale irremplaçable des voix qui vibrent par le documentaire. Avoir une idée, un rêve de film est déjà, en soi, une sorte de fête. Les projets rêvés, confiés fébrilement toute l’année par des autrices et des auteurs, sont devenus des créations libres, éloges de la simplicité du regard et de l’attention à l’Autre, de la proximité, de la transgression, de la colère, de la métamorphose de soi.
Certain.e.s de ces autrices et auteurs ont déployé leur longue vue et nous ont transporté.e.s, du sel du désert à la glace de Russie, de l’Amazonie aux États-Unis, ou au plus proche de la turbulence d’un vieux quartier de Valencia. D’autres sont resté.e.s là, pour nous raconter leur « ici et maintenant ». C’est dans cette prise de risque fine et virtuose que nous avons choisi de nous poser, au milieu de ces mondes et réalités pleinement habités par les cinéastes. Y a-t-il finalement plus stimulante audace ? Des films, bien plus que des films, qui avancent tambour battant, empruntant des formes uniques, tissant le politique et le poétique, l'extérieur et l'intérieur, le proche et le lointain, la pesanteur de l'état du monde et la délicatesse des relations. Des œuvres qui tombent pour certaines comme des couperets, prenant le monde à témoin, dans une urgence palpable. D’autres qui « chuchotent » ou dansent l'essentiel pour « éviter d'avoir à le crier », dépassant le réel, agissant sur le réel.
« Les grands rêveurs professent l’intimité du monde[2]. » Ce sont ces rêveries du réel devenues Œuvres, actives et irremplaçables, comme des univers en émanation, en émancipation, autour desquelles nous nous retrouvons chaque été depuis trente ans. C’est autour de ces œuvres, du temps de les rêver, du droit pour les autrices et auteurs de les rêver, que la Scam se mobilise au jour le jour. C’est la liberté et la possibilité pour chaque autrice et auteur de vivre de cet art du documentaire que nous défendons.
Filmer pour « affamer le spectateur », disait André S. Labarthe. C’est cet appétit que nous espérons partager cet été encore.
Trente ans sonnent, résonnent de souvenirs, de traces, d’engagements autour de cet appétit commun, de cette association forte entre Lussas et la Scam. La plateforme Tënk, la Cinémathèque du documentaire, des utopies ont pris corps. Il est l’heure de voir un bâtiment se mettre en mouvement. Ça se fête.

Julie Bertuccelli

[1] « Le jour tombe, la nuit se lève », un programme sonore proposé par Karine Le Bail à écouter collectivement. Un événement Scam en partenariat avec l'Ina et Radio France. Attention : pré-inscription obligatoire à l’accueil public du festival, places limitées. Navettes gratuites place de l’église à Lussas : 19h15, 19h45, 20h00, 20h30.
[2] Gaston Bachelard, La Poétique de l’espace.


Débats en présence des réalisatrices/réalisateurs.