Soldats de la Guerre froide
Robert Weiss
2016 - 82 min - Video 720p/HDV - Couleur - France

Pendant sa campagne électorale en 1960, le candidat à la Présidence des USA, John F. Kennedy, s’écriait : "L’ennemi est le système communiste en soi – sans pitié, insatiable, cherchant toujours à atteindre la suprématie mondiale… Ce n’est pas seulement une lutte pour la supériorité des armes. C’est aussi la lutte pour la supériorité de deux idéologies incompatibles : la liberté avec Dieu contre la cruelle tyrannie sans Dieu".
Nikita Khrouchtchev lui répondait le 22 octobre 1960 : "Selon nos calculs, en 1970, c’est-à-dire dans 10 ans, nous dépasserons les USA dans la bataille essentielle de la production par habitant…"
Alors que le Président français, Charles de Gaulle, plus pragmatique, déclarait (“Mémoires d’espoir“, 1962) : "Mon dessin consiste à nouer avec chacun des États du bloc de l’Est, et d’abord avec la Russie, des relations visant à la détente, puis à l’entente et à la coopération…"
C’est dans ce contexte que dès les années 1960, de grandes entreprises du "monde libre" – françaises, allemandes de l’Ouest, autrichiennes et même américaines… - fournirent à l’URSS, la RDA, la Pologne, la Roumanie des installations industrielles qui leur faisaient cruellement défaut…
Le film " Soldats de la Guerre froide" rassemble les témoignages d’une poignée d’ingénieurs et techniciens français qui ont été envoyés sur le terrain, dirigeant les chantiers, supervisant la construction, se frottant quotidiennement aux réalités du "système communiste".
Il se limitera cependant à deux exemples emblématiques, Eisenhüttenstadt en ex-RDA et Lipetsk en ex-URSS, en adoptant le point de vue de ces "représentants du capitalisme" en "pays ennemi"… Pourquoi Eisenhüttenstadt ?
À la naissance de la RDA en 1949, seulement 8% des industries métallurgiques allemandes se trouvaient sur son territoire. Pour pallier la pénurie chronique en fer et en acier, le Parti socialiste unifié (SED) décida en 195O, de créer un combinat sidérurgique, "l'EKO" ou "Eisenhüttenkombinat Ost", situé sur la frontière orientale de l'Allemagne de l'Est. En même temps, on créa une ville d'habitation, Stalinstadt, qui s'appelle depuis 1961 Eisenhüttenstadt, "la ville des forges de fer". Le projet était ambitieux : l'EKO était sensé devenir le plus moderne, le plus performant, le plus grand des complexes sidérurgiques sinon du monde, du moins du monde socialiste… Mais la RDA n'a jamais eu les moyens de ses ambitions.
Si l'EKO (appartenant aujourd'hui au Groupe ArcelorMittal) est la seule aciérie en ex-Allemagne de l'Est qui a survécu au changement et fonctionne telle qu'elle a été rêvée par ses pères fondateurs, c'est grâce à l'apport des pays capitalistes appelées à l'aide par les autorités est-allemandes afin de perfectionner leur combinat. Ces entreprises leur ont livré et monté, de 1972 à 1974, une ligne de galvanisation et une ligne de peinture, et en 1978, une ligne de décapage…



Auteur-Réalisateur : Robert Weiss
Image : Robert Weiss
Son : Robert Weiss
Montage : Robert Weiss
Musique originale : Leslie Kervella
Producteur délégué : Robert Weiss

Distribution


Distributeur : Robert Weiss
Disponible au Club du doc