C.Levi-strauss
Claude Lévi-Strauss Série-Collection : Permis de penser

Pierre Beuchot
2004 - 60 min - Couleur et Noir & Blanc - France

À partir des extraits d’un entretien mené en 1972 par Jean José Marchand, Pierre Beuchot nous donne accès à la pensée de Claude Lévi-Strauss. Au milieu d’un vaste jardin (celui de la propriété de l’ethnologue), au cœur de cette nature qui lui est si chère, ce grand penseur du XXe siècle revient sur ses années d’études en philosophie (motivées par son “goût des idées” et sa lecture attentive de Marx), son apprentissage autodidacte de l’ethnologie au Brésil (où il commence à analyser les sociétés primitives d’Amazonie) puis à New York, ses premières intuitions structuralistes, ses recherches sur l’inceste et les mythes...
La pensée à l’œuvre
Auteur notamment de La pensée sauvage et des quatre volumes des Mythologiques, Claude Lévi-Strauss a renouvelé l’ethnologie en profondeur. Face à la disparité des modèles sociaux, il a proposé de dégager une unité de structure anthropologique afin de mieux comprendre les mécanismes – souvent inconscients – qui sont en jeu dans les relations humaines. Une méthode inspirée de la linguistique, appelée “structuralisme”, qui rayonnera ensuite dans tous les domaines de la connaissance.
Lévi-Strauss en a eu l’intuition durant la Seconde Guerre mondiale quand, mobilisé sur la ligne Maginot, il contemplait les lois d’organisation des fleurs… Ses recherches l’ont ensuite conduit à s’intéresser à différentes tribus d’Amérique, dont les photographies ponctuent l’entretien. Après avoir analysé les modes de vie de ces populations, il a consacré dix ans de sa vie à l’étude de leurs mythes, dont il a dégagé les grands principes. Son objectif : la quête de vérité, bien sûr, mais aussi le secret espoir de définir le sentiment du beau que lui inspirait leurs récits… Son cheval de bataille : défendre la méthode structuraliste, accusée d’abolir la personne humaine. Une critique qui l’inquiète beaucoup moins que la destruction progressive de la nature et le développement intensif des moyens de communication qui, selon lui, empêche la maturation de la pensée. C’était en 1972.



Auteur-Réalisateur : Pierre Beuchot
Image : Claude Favier
Son : Jacques Boujon
Montage : Martine Bouquin
Producteur délégué : Ina (Institut National de l'Audiovisuel)
Diffuseur coprod. : ARTE France