Vittorio De Seta : le monde perdu
Le Regard sur le sud de l'Italie des années 50
( Vittorio De Seta : Il Mondo perduto )

Vittorio De Seta
1959 - 120 min - 35 mm - Couleur - Italie

“Dix courts métrages ont imposé Vittorio De Seta comme un des plus grands cinéastes de la géographie humaine, dix documentaires réalisés entre 1954 et 1959, dont il assurait seul toutes les étapes : production, prise de vues, montage, sonorisation. Tous sont filmés en technicolor, le plus souvent en cinémascope, et mettent en scène, sans commentaire, accompagnés seulement des bruits du travail ancestral et des mélodies des chants populaires, pêcheurs, bergers, paysans et ouvriers mineurs des terres arides de l’Italie du Sud, de la Sicile, de la Sardaigne ou de la Calabre. Tournant le dos au folklore, à l’anecdote, au décoratif qui, dans ces années-là, caractérisaient le néoréalisme finissant, peu à peu travesti en réalisme rose, De Seta filme les gestes et les corps en relation intime avec le territoire qui les fait vivre, comme autant d’apparitions portant le témoignage et la trace d'une culture paysanne immémoriale et universelle dont "Banditi a Orgosolo", son premier long métrage de fiction, pressent la fin et "In Calabria", son dernier film en date, atteste de la perte définitive.” (Patrick Leboutte, extrait du Catalogue de Lussas 2005)

"Lu Tempu di li pisci spata" (Le Temps de l'espadon), 1955, 10 min.
Au retour des beaux jours, les hommes partent à la pêche à l'espadon dans le détroit de Messine. Pendant ce temps, les femmes lavent le linge au bord de l'eau. Le soir venu, on chante et on danse sur la plage.

"Isole di fuoco" (Îles de feu), 1955, 10 min.
Au nord de la Sicile surgissent de la mer Stromboli et les autres îles Éoliennes. Ici, le feu couve encore dans les entrailles de la terre et menace la vie de l’homme. C’est pour cette raison que les habitants peu à peu les abandonnent et émigrent vers d’autres continents.
Ce documentaire fut tourné en 1954 pendant l’une des éruptions les plus violentes du siècle.

"Surfarara" (Soufrière), 1955, 11 min.
Les mines de soufre sont dispersées sur les vastes terres paysannes du centre de la Sicile. Ce documentaire décrit le travail épuisant et dangereux des mineurs, à cinq cents mètres de profondeur. Là, se met en œuvre au quotidien le terrible drame du travail humain, invisible tragédie dans les entrailles de la terre.

"Pasqua in Sicilia" (Pâques en Sicile), 1955, 10 min.
Processions pascales et fêtes religieuses à San Fratello, Della et Aidone, dans les régions de Messine, Caltanissetta et Enna, entre dévotion et plaisir d’être ensemble. Une représentation de la passion du Christ, le vendredi saint, est suivie le dimanche d'une grande procession.

"Contadini del mare" (Paysans de la mer), 1955, 10 min.
À l'aube, les pêcheurs siciliens s'embarquent en mer Méditerranée, ramant au rythme de chants populaires. Une fois au large, ils jettent leurs filets et attendent silencieusement les thons, qu'ils pêchent au moyen d'une technique millénaire. Quand, dans les filets, affleure le tribut de la mer, c’est l’éternelle alternance de la vie et de la mort qui se répète.

"Parabola d'oro" (Parabole d'or), 1955, 10 min.
Au cœur brûlant de l’été, un documentaire lyrique sur la moisson en Sicile centrale.

"Pescherecci" (Bateaux de pêche), 1958, 11 min.
Une journée de pêche dans la vaste zone maritime qui s'étend de la Sicile à l'Afrique. À la nuit tombée, les pêcheurs jettent l'ancre aux abords de l'île de Lampedusa. Un orage éclate.

"Pastori di Orgosolo" (Bergers d'Orgosolo), 1958, 11 min.
Sur le mont isolé d'Orgosolo, en Sardaigne, autrefois refuge de bandits et de condamnés en fuite, des berg