Oblivion
Stephen Dwoskin
2005 - 78 min - Couleur - États-Unis

Stephen Dwoskin a développé un cinéma qui porte sur les interactions entre le sujet filmant et le modèle filmé. Ainsi, ses premiers courts-métrages se concentrent sur les relations de l’opérateur à une femme (ou un couple de femmes) qui se tient tant bien que mal face à la caméra. À ce sujet, Paul Willemen a pu parler de "quatrième regard" (celui du modèle qui dévisage le cinéaste et qui prend à défaut le spectateur, suscitant un sentiment de déplaisir de sa part), déplaçant ainsi les débats féministes sur le voyeurisme et le fétichisme attachés à l’acte de visionnage.
Par la suite, Dwoskin s’est concentré sur la forme du documentaire et de l’autofiction, mettant en scène son propre handicap comme un corps burlesque provoquant une gêne certaine. Son dernier long-métrage, "Oblivion", se présente comme une lointaine transposition du "Con d’Irène", un texte "pornographique" et poétique d’Aragon qui raisonne avec la situation du voyeur empêtré, immobilisé, face à des corps féminins en mouvement. Comme par un effet de saisissant contre-champ, Tod und Teufel, à travers la médiation d’une pièce de Wedekind, dénonce la mécanique d’oppression des sociétés patriarcales et la dynamique réifiante de la prostitution. (François Bovier)



Auteur-Réalisateur : Stephen Dwoskin

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