Nos nuits saturnides
Matthieu Foucher
2020 - 29 min - Video Full HD - Couleur - France

Emmanuel enfin vit son rêve : ouvrir un club pour lui-même et celles et ceux qui lui ressemblent, un espace où des papillons de nuit pourraient s’emparer de la scène et inventer leur propre culture, faire tout ce que leur imagination leur souffle.
Seul club queer de Paris aujourd’hui, il est pour les pédés, les gouines et les trans qui s’y rendent un endroit où s’exprimer librement sans avoir à rendre de compte à personne. Plus qu’une simple "boite de nuit", il est un lieu protéiforme et hybride pouvant accueillir une multitude d’évènements ou rassemblements différents.
Situé à mi-chemin entre la marge et le centre, entre militance queer et paillettes, il est l’un des rares espaces à Paris dont des queers peuvent s’emparer plutôt aisément : un lieu de production et diffusion de pratiques minoritaires et alternatives, "un club à soi" dans le sens de Virginia Woolf, offrant matériellement la possibilité de créer et de proposer autre chose, de se réinventer collectivement en dehors des représentations dominantes, s’émanciper par l’affirmation culturelle.
Les idéaux militants ancrés très à gauche d’une partie des salariés de l’Œil et de sa communauté en font un établissement assez unique dans le monde de la nuit parisienne : comment, dans le quartier désormais ultra-gentrifié et bourgeois de Sainte-Anne, mettre en pratique les principes queers d’inclusivité et d’horizontalité dans un établissement de nuit commercial géré par un jeune patron-entrepreneur, Emmanuel, et soumis à de nombreuses pressions financières et administratives ? Comment, dans un milieu très politisé et très dur où l’on apprécie peu les patrons et fait montre d’une empathie limitée envers les entrepreneurs, préserver des relations de complicité dans le cadre d’une relation salarié-employeur ?


Distribution


Distributeur : Ateliers Varan
Disponible au Club du doc