Il était une fois... The Square Série-Collection : Un film et son époque

Manuelle Blanc
2020 - 52 min - Video Full HD - Couleur et Noir & Blanc - France

Un conservateur de musée d’art contemporain de Stockholm monte une installation intitulée "The Square" : un grand carré blanc sur le parvis du musée, présenté comme un symbole de confiance et un éloge de l’altruisme. Mais la veille de l’inauguration, on lui dérobe son portefeuille et son téléphone. Pour les récupérer, le conservateur déroge à tous ses beaux principes. De même, son équipe de marketing lance une campagne vantant l’installation de façon tellement scandaleuse qu’elle le contraint à démissionner. Le conservateur réalise alors combien sa vie est superficielle et vide.
Pour Ruben Östlund, ce film est une dénonciation de l’individualisme contemporain : même quand a des idées progressistes, il est difficile de rester fidèle à ses valeurs. Pour raconter la genèse, le contexte et la fabrication du quatrième film du cinéaste suédois Ruben Östlund, qui remporta la Palme d’or du festival de Cannes 2017, ce documentaire de la collection "Un film et son époque" a été entièrement tourné en Suède et nourri d’entretiens avec les principaux protagonistes du film.
À l’aide d’extraits du film, d’archives inédites du tournage et de documents d’actualité, il raconte que le film est inspiré d’une expérience réelle du cinéaste qui avait monté une installation identique dans un musée suédois pour en observer les effets. Il explique en quoi "The Square" est une critique de la Suède contemporaine, berceau de la social-démocratie scandinave aujourd’hui rongé par la montée de l’individualisme, la progression des inégalités sociales et l’apparition de la mendicité. Il montre aussi en quoi "The Square"est une satire féroce de l’art quand celui-ci devient abscons à force d’abstraction, et surtout quand il se soumet aveuglément à la loi du "buzz"…
Il décrit un cinéaste féru de d’études sociologiques, adepte des longs plans-séquences, et n’hésitant pas à épuiser ses acteurs en multipliant les prises jusqu’à obtenir le meilleur d’eux-mêmes. Il souligne enfin que la question de l’altruisme est au cœur du cinéma de Ruben Östlund, chef de file de la jeune garde suédoise.