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Alain Kremski, quand tout au bord du son, l'âme vacille Série-Collection : Paroles et Musique

Anne Bramard-Blagny, Delphine Maza
2007 - 52 min - France

Alain Kremski joue au piano. En virtuose...Il joue depuis toujours, mais pas Mozart. Plutôt Nietzsche, plutôt Pasternak : pour donner chair à l’ineffable. Et quand il voit le jardin de l’hôtel Maleteste, à Dijon, où il donnera un récital, il ne peut s’empêcher de se souvenir de la Villa Médicis, de Balthus, qu’il y avait rencontré. Mais comment lui, interprète brillant de
formation classique, s’est-il engagé sur le chemin de l’Orient ?
Posés sur un voile rouge, 9 gongs asiatiques, 20 plaques rituelles, 100 bols chantants dorés ou noirs : sa collection des lointains. Quand Alain Kremski compose, sous l’oeil bienveillant d’un petit Bouddha, c’est cependant en musicien occidental. Sa musique dialogue avec les arts, avec les mots et les cultures ; le marteau du piano appelle le bol en si bémol. Autre lieu, autre résonance. Douceur d’Alain Kremski, calme de Dominique Bertrand, tout à son chant diatonique mongol : concert-voyage, d’une église à un temple, des vitraux à des fresques de divinités d’Asie. Toujours ces sons envoûtants. Il n’est même plus besoin de voir l’interprète manipuler ses instruments : ils jouent comme seuls ; les notes vibrent à l’intérieur, se perdent dans des yeux fermés, des gestes lents...Les mêmes que ceux de moines bouddhistes. Et si ce lointain Orient était en fait très proche de nous ? Et si ce temple aux portes rouges était tout simplement...en France ? Lama Seunam sourit. A l’horizon, la forêt de Bourgogne. Plus près, des fanions peints flottant au vent. Alain Kremski revient au temple de Kagyu Ling. Recueilli, respectueux des moines, il veut croire au pouvoir de la musique : entre chaque note, le Tibet pour lequel il s’est engagé. Siddhârta n’est-il pas devenu Bouddha grâce à la musique ?
Dans le cadre de la collection « Paroles et Musique », ce film s’interrogera sur le sens, l’essence, et le pouvoir de la musique à travers la personnalité d’Alain Kremski, interprète et compositeur hors norme.
Comment ce musicien, premier prix du Conservatoire de Paris, grand prix de Rome en 1962, a-t-il pu, sans délaisser son art, devenir percussionniste de gongs ou de bols tibétains, et promouvoir dans ses spectacles la polyphonie mongole, qui nous éloigne beaucoup du répertoire d’un musicien classique ?
Ses spectacles extraordinaires associent à la musique d’autres modes d’expression : littérature, calligraphie, danse. Au travers de cette diversité, le spectateur est convié à retrouver quelque chose d’unique et d’essentiel : la recherche et l’expression d’une profonde intériorité, qui s’appuie sur des chants et des instruments. Du piano aux bols bouddhiques, Alain Kremski allie les sources d’inspiration pour nous mener loin au-dedans, à la croisée des cultures orientales et occidentales. Sa musique peut-elle nous changer ? Que peut la musique que la parole ne permet pas ?



Auteur-Réalisateur : Anne Bramard-Blagny, Delphine Maza
Image : Sylvain Sailler, Julia Blagny
Montage : Benjamin Cutivet
Producteur délégué : ABB Reportages
Coproducteur : Seafilms Productions
Diffuseur coprod. : Canal 32
Participation : Sacem

Distribution


Distributeur : ABB Reportages