Abou Lagraa, la république des sens
Fleur Albert
2019 - 52 min - Video Full HD - Couleur - France

Le film raconte l'artiste, danseur et chorégraphe, Abou Lagraa au travail, entre Annonay et Genève, au cœur du processus créatif.
Après une carrière internationale, Abou Lagraa est de retour dans sa ville natale, Annonay en Ardèche. Il vient de créer une résidence de création chorégraphique dans une ancienne chapelle désacralisée où viennent des artistes du monde entier, la Chapelle Sainte Marie, ouverte à tous. Il y travaille ses nouvelles créations avec sa compagnie la Baraka tout en poursuivant son travail de transmission auprès de différents publics de la ville. Nous le suivons à Genève quelques mois plus tard au cœur de son nouveau spectacle "Wahada" avec les danseurs du Ballet du Grand théâtre de Genève. Le film suit et décrypte le processus de création d’une part, et permet d’autre part de comprendre l’engagement d’Abou dans la ville, ainsi que le désir de transmission qui l’anime.
Le film commence à Annonay au cœur des répétitions de "Tahrir, l’émancipation en arabe", avec des danseurs amateurs et semi-professionnels de la région venus du Hip-Hop : le travail d'Abou se met en place au fil des séances, nous découvrons sa personnalité et sa méthode singulière où création et engagement ne sont pas séparés, et cassent les frontières mentales autant que sociales et culturelles. Ses répétitions sont ouvertes au public, la parole circule comme les corps des danseurs et Abou Lagraa les pousse avec humour et exigence à travers la composition de leur personnage. Le film montre la chorégraphie évoluer en même temps que s'affirment avec grâce et gravité la personnalité de ces jeunes danseurs et danseuses.
Quelques mois plus tard, changement de décor : nous assistons à la nouvelle création d'Abou Lagraa au ballet du Grand théâtre Genève où il est invité pour son nouveau spectacle "Wahada" (La Promesse) à partir de la "Messe en Ut mineur" de Mozart. Nous retrouvons Abou au travail avec les danseurs et plongeons dans les racines de son art, le temps d’un échange avec Philippe Cohen, qui fut aussi son professeur au Conservatoire National de la Danse à Lyon, 25 ans auparavant.
Nous suivons les répétitions avec Abou et sa femme Nawal, également danseuse et aujourd’hui sa collaboratrice artistique. Nous les voyons cheminer avec les danseurs et danseuses du ballet de Genève. Il y a des moments de grâce et de doute, des tensions, des résistances, du lâcher prise et des fulgurances avec cette troupe de danseurs professionnels.
À chaque étape de travail, à Genève comme à Annonay, nous percevons la liberté d’Abou et ses méthodes de travail. Il nous transmet sa vision artistique, son chemin pour concevoir ses chorégraphies. Le récit, se structure autour de cette résonance intime et essentielle dans son œuvre entre la création et le travail de transmission. Cette approche de la danse est exceptionnelle. Il n’est pas indifférent qu’elle soit le fait d’un chorégraphe né de parents immigrés algériens, arrivés dans la France dans les années 60’. Abou Lagraa est l’enfant de cette histoire, aujourd’hui il la reformule et incarne un autre monde à venir.
Ce film est une rencontre avec un homme remarquable. Une rencontre qui est l’occasion d’explorer et d’exposer les enjeux propres aux mouvements des corps dans leur dimension sociale, politique et esthétique. Une rencontre dont on explore les différentes facettes.


Distribution


Distributeur : Les Films du Sillage, Poorhouse International