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Les États généraux du film documentaire 2005 Philippe Grandrieux

Philippe Grandrieux


Un cinéaste est né, après vingt ans de travaux dans la vidéo expérimentale et le documentaire (il co-réalise ainsi en 1981 La Peinture cubiste avec Thierry Kuntzel). S’il fallait lui chercher des références, ou plutôt dire les échos que Sombre évoque, j’en vois trois, si imposants soient-ils : Antonioni, pour la scène d’amour au bord de la voie de chemin de fer dans L’Avventura, et pour l’errance d’Aldo dans Le Cri ; Brakhage, pour l’art du paysage, des matières naturelles et le sens du corps expérimental ; Cassavetes, évidemment, pour le travail avec l’acteur, la physique de la caméra et l’horizon des corps. Plus près de nous, dans une production ravagée par la psychologie et les ébats adolescents, il semble que depuis L’Enfant secret de Philippe Garrel, on n’avait pas vu, chez les cinéastes encore jeunes, de film aussi neuf et tranchant dans le cinéma français. »
In Trafic, no 28, hiver 1998
Philippe Grandrieux est animé par le souci d’inventer des images vivantes. Que ce soit dans le documentaire (par lequel il a commencé, avec Retour à Sarajevo par exemple) ou dans la fiction (dont il a donné deux modèles fulgurants, Sombre et La Vie nouvelle). Ces images (avec les sons qui les modulent) sont donc en quête d’elles-mêmes, ouvertes sur des mondes perceptifs, sensoriels et psychiques, qu’elles voudraient découvrir en se construisant. Le pari est que leur recherche est aussi bien un espoir de se tenir à la hauteur des mutations et des déchirements les plus extrêmes de la réalité contemporaine.